Chers lecteurs,

Cela fait des années que vous lisez des articles ou écoutez des podcasts sur le désencombrement*, le grand rangement de printemps, la slow deco ou la slow life, voire le minimalisme…   L’actualité nous donne tristement l’occasion de revenir à l’essentiel. C’est le moment de mettre en œuvre les ambitions de tri et de rangement toujours repoussées à plus tard…

Aujourd’hui, notre bonne vieille Europe a été entraînée dans une inimaginable tourmente, une guerre sans merci, destructrice à l’extrême, qui a lancé sur les routes des milliers d’Ukrainiens en fuite. S’il est indispensable d’envoyer de l’aide d’urgence, notamment médicale, il est désormais aussi de notre devoir d’accueillir au mieux les familles de réfugiés qui arrivent dans notre pays, avec parfois pour seul bagage un sac à dos.

La solidarité s’organise. Comment aider les réfugiés ukrainiens en France ? Des associations, familles d’accueil et congrégations religieuses s’organisent en ce moment pour recevoir les milliers de familles (femmes et enfants le plus souvent) qui affluent pour trouver dans nos villes et nos campagnes la paix dont on les a privés chez eux. Mon propos n’est pas ici de me substituer aux institutionnels et professionnels responsables de l’accueil, mais de réfléchir à apporter une aide matérielle adaptée aux structures d’accueil.

Je vous propose de faire le point sur ce dont vous disposez chez vous, qui pourrait aider grandement toutes ces familles en difficulté. Je ne parle pas ici d’envoyer de l’aide en Ukraine mais de pourvoir aux besoins des familles qui arrivent en France. Concrètement, je vous propose de vous aider à y voir plus clair dans vos placards.

Évaluez les besoins par ordre de priorité :

  • Ce qui est indispensable
  • Ce qui est utile
  • Ce qui est réconfortant
  • (La déco n’est pas au programme mais il est toujours préférable que l’utile soit aussi beau).
  • Garder à l’esprit que l’aide proposée aux déplacés est pour l’instant une aide d’urgence (solutions d’hébergement dans des bâtiments appartenant à l’État ou aux communes, dans le parc des bailleurs sociaux et privés, hébergement chez des particuliers, chez des personnes de l’entourage familial ou amical, ou en lien avec des associations), mais que la situation provisoire ou transitoire pourra malheureusement se prolonger plusieurs mois…

Comment vous y prendre chez vous ?

  • Faites un tour à la cave et/ou dans votre grenier : vous y trouverez la chaise haute couverte de poussière depuis des années ou les turbulettes bien rangées depuis que vos enfants ont grandi…
  • Ouvrez systématiquement tous les placards, tous les tiroirs, même si vous pensez en connaître parfaitement le contenu : rien de tel que de visualiser le contenu des étagères pour s’apercevoir qu’on y a probablement accumulé plus que le raisonnable.
  • N’oubliez pas de jeter un coup d’œil sous les lits où vous avez peut-être glissé un n-ième matelas d’appoint (profitez-en pour passer un coup d’aspirateur !)
  • Idem au-dessus des armoires : vous y avez peut-être entreposé des valises ou sacs que vous n’utilisez que très rarement.
  • Traquez les « au-cas-où » et les « ça-peut-toujours-servir ».
  • Il ne s’agit pas de donner ce dont on ne veut plus… pour s’en débarrasser. Renseignez-vous à l’avance sur les besoins réels et tenez-vous aux prescriptions des organismes demandeurs. Par respect pour les nouveaux venus, laissez de côté les objets abîmés (allez, tant qu’on y est, on les apporte à la décharge) et donnez des objets fonctionnels et nettoyés, du linge propre et plié. Que souhaiterais-je recevoir, moi, si j’étais à leur place ?
  • Le temps n’est pas au questionnement sur la méthode de rangement à adopter… Que vous adoptiez plutôt la méthode KonMari, la méthode des « petits pas », la méthode Fly Lady ou même le rangement « à la Bécassine » n’a que peu d’importance. Ce qui importe aujourd’hui n’est pas vraiment ce qui va rester dans vos placards mais plutôt ce qui va en sortir. Après le tri et le don, vous ferez votre rangement à votre convenance (la « bonne » méthode est la vôtre !)

Que peut-on donner pour venir en aide aux familles ukrainiennes en France ?

  • Du matériel de puériculture (c’est en général ce qui fait le plus défaut) : poussettes, maxi-cosy, porte-bébé, lits de bébé avec matelas (lits pliants de préférence), matelas à langer, chaises hautes, biberons, mini-hachoirs, bols et couverts de bébé, draps, turbulettes, langes… sans oublier les doudous si doux pour apaiser les grands chagrins.
  • De quoi assurer le sommeil des plus grands : matelas, draps, couettes, couvertures, oreillers, sacs de couchage.
  • Du linge de toilette (serviettes et tapis de bain) et des torchons.
  • Des ustensiles de cuisine et de la vaisselle courante (ni la saucière en porcelaine ni le presse-citron électrique ne sont de première nécessité)
  • Des jeux, des livres et des vidéos pour apprendre l’alphabet latin et la langue en s’amusant : jeux de construction, jeux de société, bandes dessinées (Tintin est universel !), dessins animés, albums illustrés, magazines, livres d’apprentissage de la lecture…

Où donner ?

  • En fonction de l’endroit où vous donnez, les besoins seront différents. Renseignez-vous pour ne pas surcharger inutilement les structures d’accueil ! S’agit-il de meubler et équiper complètement des logements vides ? D’équiper en matériel pour jeunes enfants des logements déjà pourvus de mobilier pour adultes ? De pourvoir aux besoins d’un logement complet avec cuisine ou seulement de meubler des chambres ? L’organisme a-t-il besoin de meubles ou seulement d’accessoires utilitaires ? Ou seulement de linge de maison et de vêtements ? N’apportez rien sans avoir la certitude que ce que vous souhaitez donner correspond bien aux besoins attendus.
  • « Afin de soutenir les personnes déplacées en France, le gouvernement a mis en ligne le 8 mars, une plateforme visant à organiser l’accueil des réfugiés ukrainiens. Baptisé « Je m’engage pour l’Ukraine », le site permet de mettre en relation associations et citoyens souhaitant venir en aide. » (Souce Ouest France) Réfugiés.info
  • Chaque préfecture expose ses propositions d’aide sur son propre site : www.[département].gouv.fr/Actualites/Solidarite-avec-l-Ukraine
  • Les solutions de proximité sont évidemment les meilleures pour apporter une aide concrète : renseignez-vous auprès de votre mairie, de votre paroisse et des congrégations religieuses quiouvrent leurs portes aux familles déplacées.

Une photo déco : on est d’accord, c’est hyper joli et ça semble bien confortable… mais la tendance à l’accumulation est-elle pertinente dans le contexte actuel ?

Matelas de sol et coussins Décoclico – Instagram @decoclico

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*Désencombrement : lire « Se simplifier la vie », sous-titré « Se recentrer, trier, ranger et se désencombrer » par Laurence Einfalt (coach en organisation et auteur du blog S’organiser c’est facile) et Stéphanie Bujon, aux éditions Eyrolles.