Suite de notre investigation sur l’aménagement de la maison des années 1960. Intéressons-nous aujourd’hui à l’équipement sanitaire au chapitre « Le confort n’est pas un luxe ». À une époque, pourtant pas si reculée,  où l’eau courante n’est pas la règle et où les logements équipés de salles de bain font quasiment figure d’exception*, cette question est loin d’être anecdotique. Mais la révolution sanitaire est en marche et rien ne l’arrêtera… La salle de bain reste encore de nos jours la pièce à laquelle nos concitoyens portent la plus grande attention : son aménagement ne s’improvise pas. Aux contraintes techniques basiques (qui furent le plus gros obstacle à surmonter par nos grands-parents) s’ajoutent maintenant des désirs bien légitimes de détente et d’harmonie. Nous sommes passés du confort au bien-être…

Être anti-progrès, dans le domaine de la maison, c’est aller à l’encontre de tous vos intérêts de femme et de maîtresse de maison. Le confort de votre futur logis dépend davantage de l’installation sanitaire que du style des meubles, d’un éclairage bien calculé que de tissus coûteux, d’un chauffage toujours égal et facile à conduire, que de fauteuils profonds et de tapis moelleux.

Maîtresse de jeune maison, éditions Hatier, 1965

L’ouvrage que nous décryptons nous propose quelques exemples d’aménagement de salle de bain, salle d’eau ou coin toilette dont l’agencement va de la plus grande simplicité à l’installation de solutions acrobatiques, révélant l’impérieuse nécessité d’avoir un « coin toilette à tout prix ».

Maitresse-de-jeune-maison-1969-coin-toilette-11. Un grand classique pour équiper les appartement haussmanniens : la création d’une salle d’eau entre 2 chambres séparées par un couloir.

La disposition n’est pas bien originale mais 3 éléments témoignent d’une grande modernité, voire d’une transformation sociologique importante : le grand miroir toute surface, l’éclairage intégré au meuble de rangement et surtout la double vasque ; l’alignement parfait de ces 3 éléments dénote une volonté d’optimiser l’espace réduit tout en présentant un ensemble non seulement fonctionnel mais aussi harmonieux. Notons tout de même que le format du bac de douche reste encore d’une taille standard (non adaptée aux dimensions de la pièce), tout comme les carreaux de faïence (le 10x10cm semble être la règle !)

Maitresse-de-jeune-maison-1969-coin-toilette-2-32. Un grand placard dans la chambre dissimule une penderie et un coin toilette 3. Une nouvelle salle de bain est installée dans une ancienne cuisine.

Les 2 solutions présentent des fonctions complémentaires pour la vie quotidienne de la famille : dans un cas, la chambre est amputée d’une partie de sa surface pour créer un « grand placard penderie » (l’ancêtre du dressing) et un point d’eau minimaliste mais ingénieux (aspect pratique et optimisation de l’espace) totalement dissimulés ; l’alignement de portes remplace avantageusement le paravent de nos aïeules pour permettre débarbouillage et maquillage dans la chambre (sans occupation interminable de la salle de bain familiale) ; dans l’autre cas, c’est une ancienne cuisine qui devient salle de bain familiale… avec baignoire, s’il vous plait ! Notez le design très contemporain du lavabo suspendu. Profiter des anciennes installations (arrivées d’eau et évacuations) déjà présentes est toujours une facilité technique qui réduit les coûts de rénovation. À travers ces 2 exemples, on voit déjà poindre l’envie du confort plus accessible de la suite parentale. Autres exemple (plus récents) : une salle d’eau dans un placard ici et une simple mais élégante salle de bain familiale là.

Maitresse-de-jeune-maison-1969-coin-toilette-4-5-64. Une douche pliante dans un coin de la cuisine… 5. Un WC à la turque transformé à l’occasion en bac à douche… 6. Un meuble 2 en un, évier et bidet !

Comme le titre « Le coin toilette à tout prix » est bien choisi ! L’ingéniosité n’a pas de limites ! Que de trésors d’habileté ont été déployés… qui tiennent plus de la débrouillardise version camp scout amélioré que du raffinement esthétique. Passés le premier regard dégoûté ou la première impression amusée, prenons assez de recul pour applaudir ces efforts de progrès sanitaires ! L’hygiène, réservé au début du XXe siècle aux maisons aisées et aux établissements spécialisés (les fameux bains-douches), s’installe définitivement dans les habitations particulières comme une incontournable mutation sociologique. 50 ans plus tard, la notion de salubrité a laissé place à celle de soin… et on ne s’en plaint pas ! *«De Gaulle président et les WC sur le palier

[…] le quotidien de 1960. […] 38% des logements n’avaient pas l’eau courante, 73% n’avaient pas de WC, et 90% aucune salle de bain. C’est aussi ça la France de 1960. Ce n’est pas Zola, c’est déjà l’époque de Johnny Hallyday ! Ce sont les fameuses ZUP qui amèneront souvent le confort à la maison. On en créera dans toute la France entre 1960 et 1967 […] Tout ira vite, très vite, dès 1962, 25% des logements sont équipés de sanitaires. » (Source : Le chroniqueur, 1960, quand la France se libérait du vieux siècle).

À TOUS LES ÉTAGES-echelle-porte-serviettes-SDBTable de toilette ancienne et petite chaise vintage dans une salle de bain rajeunie !

3 des 11 salles de bain déjà réalisées par À TOUS LES ÉTAGES sont détaillées sur ce blog : gris et blanc, brun et blanc, bleu et blanc… Choisissez votre couleur et n’hésitez pas à faire appel à À TOUS LES ÉTAGES pour vos projets !