Après les 3 règles d’or de la pensée écologiste, voici un petit aperçu des extravagances ou des caprices qui, sous couvert de défense de la nature, enlaidissent le paysage, pourrissent l’existence et défigurent notre patrimoine.

1ère lubie écologiste : inciter les particuliers à installer panneaux solaires et éoliennes privés

Girouette Rue Rouelle ParisDans l’article « Produisez votre propre énergie éolienne « , l’auteur de Comment faire des économies avec l’écologie vous affirme que « Vous n’en tirerez certainement pas des sommes mirobolantes, mais contribuerez ainsi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la préservation des ressources naturelles. » En avant pour la culpabilisation du particulier ! On vous avait demandé de lutter contre l’ennemi n°1 (le terrorisme ? Non… Le réchauffement de la planète !) en tapissant vos toitures de panneaux photovoltaïques, quitte à mettre en colère les architectes des bâtiments de France. On vous assure maintenant qu’il ne faut pas hésiter non plus à planter une bienfaisante éolienne dans votre potager, quitte à vous fâcher avec vos voisins (Allez, c’est quoi 12 mètres de haut sur un petit bout de jardin ? Vous n’allez tout de même pas laisser mourir le saumon de rivière pour une petite dépense de 15000€ !). Oui, je sais, EDF a une obligation de rachat de l’électricité photovoltaïque et de toutes les installations privées à base d’énergie renouvelable pendant 15 à 20 ans, donc vous ne serez pas totalement perdants… mais les tarifs sont revus (à la baisse) tous les trimestres. Ah bon, vous aviez fait un autre calcul du bénéfice escompté? Je vous accorde aussi que, même si EDF a le monopole de la distribution d’électricité, vous avez parfaitement le droit de produire et consommer votre propre électricité… mais il ne faut pas croire que vous sauverez la planète avec votre surplus : l’électricité ne se stocke pas. En matière de stockage de l’électricité, on en est encore au stade de la recherche… dixit le Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie : « Trois appels à manifestation d’intérêt sont aujourd’hui en cours pour soutenir les projets d’énergies renouvelables (photovoltaïque nouvelle génération, solaire thermique, éolien, froid renouvelable…), de stockage d’énergie et de réseaux intelligents. » (Document sur la transition énergétique, 18 juin 2014. Or, on consomme énormément en hiver mais c’est l’été que l’on produit le plus…Ça c’est ballot ! Vous pensiez sérieusement que le père Noël stockait l’électricité en juillet pour vous l’offrir en décembre ?

2ème lubie écologiste : interdire les feux de cheminée qui réchauffent corps et cœurs

Bréti cheminée 2009Dans un éclair de bon sens, notre ministre de l’écologie a décidé in extremis de surseoir à l’interdiction des feux de cheminées dans l’agglomération parisienne. Réjouissons-nous, vive le cocooning au coin du feu ! Pour mémoire, « la combustion de bois était interdite à Paris depuis 2007, sauf quand il s’agissait d’un chauffage d’appoint ou pour son agrément. L’interdiction de tous les feux de bois en foyers ouverts devait être appliquée à partir du 1er janvier 2015. » (source Mairie de Paris, arrêté préfectoral de mars 2014). Cette directive « excessive » aurait du s’appliquer à Paris (y compris pour les poêles et foyers fermés) et dans les « communes de la « zone sensible pour la qualité de l’air » de l’Ile-de-France » depuis quelques jours. Mais… car, vous ne le savez peut-être pas, il y a un mais… la décision du ministre n’a pas été entérinée : le Conseil de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CoDERST) de Paris a seulement émis « un avis favorable » à la levée de l’interdiction et il faudra attendre un nouvel arrêté (conditionné par l’accord des 7 départements franciliens) pour que l’autorisation des feux d’agrément soit confirmée… Mais pour combien de temps ? Pour l’instant, le flou juridique subsiste en Île-de-France. Pour quelques particules de moins, le gouvernement finira-t-il par céder aux obnubilés du réchauffement climatique ? Bref, près avoir encouragé le chauffage au bois pour soutenir la filière bois (qui participe à la magnificence des forêts de France), il se pourrait bien que cette énergie pourtant renouvelable ne soit plus qu’un souvenir nostalgique. On n’est plus à une contradiction près… Lisez l’irrésistible coup de gueule de Félicie « Feux de cheminées interdits à Paris. Ca suffit !!! » et le très instructif article de PAP « Feux de cheminée : Seront-ils vraiment autorisés à Paris et dans une partie de l’IDF en 2015 ? » qui détaille tous les méandres du dispositif et donne la liste des communes concernées.

3ème lubie écologiste : imposer l’isolation des habitations par l’extérieur

Maison-colombages-pans-de-bois-2014-ColmarLe projet de loi sur la transition énergétique contient une disposition obligeant à isoler par l’extérieur toute façade en ravalement. Dans sa rubrique « bons plans énergie », ConsoGlobe annonce fièrement que ces travaux présentent le double avantage de la performance et de  l’esthétisme : réduire sa facture de chauffage et se refaire une (belle) façade… Sans perdre la face ? Quel déni de la merveilleuse diversité de l’architecture vernaculaire et des particularités régionales qui font la richesse de notre patrimoine ! Pleurez bâtisses de galets de la Valloire, pleurez maisons à colombages d’Alsace ou de Normandie, pleurez chalets d’alpages…  Censée empêcher le réchauffement climatique par une isolation thermique efficace des logements, cette mesure va mettre en péril des habitations dont les matériaux de construction locaux assurent l’isolation depuis des siècles. De nombreuses voix s’élèvent à juste titre contre cette mesure qui s’apprête à défigurer les plus beaux villages de France. L’Association de sauvegarde de la maison alsacienne s’émeut à la perspective de voir les pans de bois typiques de l’habitat alsacien occultés et « enfermés dans une enveloppe étanche, voués à pourrir » (source DNA). Le CNOA (Conseil national de l’Ordre des architectes) a également demandé en septembre la suppression de l’obligation de l’isolation par l’extérieur, soulignant que « Si l’objectif d’améliorer la performance énergétique des bâtiments ne peut être que salué et soutenu, il n’est pas acceptable d’imposer par voie législative un procédé constructif unique » (source Ordre des architectes). Espérons que la rencontre du CNOA avec les sénateurs en décembre dernier saura rendre raison à des preneurs de décision parfois dépourvus de bon sens…

Permettez-nous d’admirer encore les merveilles qui nous entourent !