Pour la petite histoire…

Créée en 1760 par Oberkampf, la manufacture de Jouy-en-Josas a été pendant près d’un siècle le plus grand fabriquant d’étoffes imprimées d’Europe. Le village de Jouy (près de Versailles), traversé par la Bièvre, a donné son nom à la célèbre toile. Le tissu de  coton, trempé dans la rivière avant d’être passé à la calandre pour lisser la toile, était ensuite imprimé avec des plaques de bois ou de cuivre gravées ; plus tard, l’utilisation de rouleaux de cuivre a permis d’obtenir plus rapidement des motifs répétitifs réguliers. La toile de Jouy la plus connue est monochrome, bleue, rouge ou rose, et s’inspire de scènes champêtres, suivant la grande mode du « retour à la nature » de la fin du XVIIIe siècle. Les années 1810 et 1820 verront se développer les motifs « à l’antique », toujours monochromes mais déclinés dans d’autres coloris (violet, bistre). La manufacture de Jouy produisit aussi pour l’habillement des cotonnades fines et multicolores (obtenues par plusieurs impressions successives) : les indiennes à grands motifs floraux polychromes ou le tissu à impression de petites fleurs sur fond sombre dit « ramoneur ».

Indémodable toile de Jouy…

Si le temps des lits « à la polonaise » drapés de lourds rideaux de toile de Jouy est révolu et que les toiles murales sont réservées aux restaurations de belles demeures, la toile de Jouy reste incontournable en décoration. Au fil des pages des magasines, on dit qu’elle « fait son grand retour », puis on l’oublie un peu… En réalité, la toile de Jouy a traversé les modes et les siècles, sachant redonner aux maisons des villes une petite touche campagnarde ou se marier avec audace aux styles contemporains.

Les motifs « d’époque » restent aujourd’hui exceptionnels, mais la plupart des grandes maisons d’édition de tissus ont  leurs toiles de Jouy dont certaines sont de fidèles rééditions imprimées à partir des dessins du XVIIIe siècle (en particulier les motifs dessinés par Jean-Baptiste Hüet) . Certaines sont particulièrement réussies dans leurs nuances de roses et de rouges (Toiles de Mayenne, Nobilis, Canovas et bien sûr Pierre Frey qui a repris la célèbre Maison Braquénié). Le papier peint à motifs de toile de Jouy reste bien sûr un grand classique. Les scènes champêtres se déclinent aussi en version carrelage (collection TrèsJouy de Novoceram). Et la décoration d’intérieur s’est enrichie ces dernières années de nombre d’objets et de pièces d’ameublement reprenant ces motifs bucoliques.

La toile de Jouy : un peu, beaucoup, à la folie…

Quand on aime, on ne compte pas… Oui, mais tout de même ! Mieux vaut en déco éviter le « total look » toile de Jouy, plutôt chargé, un peu obsédant… Si vous choisissez d’en poser sur les murs, éviter d’en habiller aussi les rideaux et les couvre-lits. Utilisez-la plutôt par petites touches sur les coussins, les abat-jours, les boîtes ou accessoires en tous genres. Ou, au contraire, gardez des murs sobres si vous aimez par dessus tout le tomber généreux des rideaux où on découvre entre deux plis une bergère et son troupeau ou un moulin à vent oublié…

La toile de Jouy se marie à merveille avec les couleurs claires et les textures naturelles. Elle peut aussi être associée sans faute de goût aux rayures ou aux carreaux, en veillant à garder une unité de coloris. Voir une chambre de jeune fille version Toile de Jouy rose à la page « Mises en scène ».

Toiles de Jouy décoration

Musée de la Toile de Jouy

Le blog collectif des amoureux de la Toile de Jouy

A vos agendas :

Prochaine exposition temporaire du Musée de la Toile de Jouy à Jouy-en-Josas (78) : « Parties de campagne » du 29 avril au 20 novembre 2011