Depuis le mois de novembre 2016, je vous propose chaque samedi, sur la page Facebook de À tous les étages, la « citation déco-littéraire du samedi ».  De quoi s’agit-il ? Au fil de mes lectures, je relève tous les passages qui décrivent un intérieur de maison, d’appartement, de château, d’église ou de cabane… Grandes demeures cossues ou misérables refuges de fugitifs, tous ont un intérêt, non seulement par la richesse de la description de la décoration intérieure mais aussi par ce qu’elle dit de la psychologie des occupants. Chaque samedi, je vous soumets un extrait d’ouvrage littéraire, à savourer et à méditer ! Vous pouvez retrouver toutes les citations déco-littéraires du samedi ici :

#citationdécolittéraire

Citationdecolitteraire_Atouslesetages_Pinterest_bohemianwornest-tumblr-comImage enregistrée sur Pinterest depuis bohemianwornest.tumblr.com

Morceau choisi !

La citation déco-littéraire d’aujourd’hui est extraite du succès littéraire d’Helen Macdonald, M pour Mabel, publié en 2014 en Grande-Bretagne et traduit en français en 2016 (prix du meilleur livre étranger 2016). L’auteur y conte son chemin patient pour sortir du deuil de son père en apprivoisant un autour (oiseau de proie utilisé pour la chasse au vol). Elle y fait constamment un parallèle avec l’infructueux essai de l’écrivain Terence White pour dresser lui aussi un faucon. L’extrait choisi est une description de la maison de Terence White, dans le Buckinghamshire, à la fin des années 1930. Merci Béa pour cette lecture succulente !

« [Tim White] adore sa maison qu’il appelle son cottage de laboureur, sa tanière de blaireau, son refuge. […] Ce n’est pas une grande demeure ; il faut tirer l’eau au puits et les toilettes sont au fond du jardin, mais il la trouve somptueuse. Certes, il n’en est que locataire, à cinq shillings par semaine, mais c’est la première fois de sa vie qu’il habite véritablement chez lui. Il la transforme et la fait sienne. Il vernit les plafonds et repeint le reste en couleurs éclatantes. Rouge brillant. Bleu de Robbialac*. Sur le manteau de la cheminée, des ailes d’oiseau en guise d’ornement. Du papier peint à motifs. Un miroir. Des livres partout. Il a dépensé soixante-six livres en tapis moelleux, a acheté une bergère recouverte de brocart et s’est fait livrer un stock de bouteilles de madère. À l’étage, il a transformé la chambre d’amis en une pièce secrète et féerique, exubérante et romantique : miroirs et dorures, draps bleus et couvre-lit mordoré, éclairage aux chandelles. Il n’ose cependant pas y dormir. Les rideaux marron et le lit de camp de la chambre d’à côté lui suffisent. »

M pour Mabel, Helen Macdonald, Fleuve Editions, 2016

Que vous inspire cette citation déco-littéraire ?

Robbialac_peinture_bleu*Pigments bleus Robbialac, marque portugaise de peintures.